dimanche 5 avril 2015

YAMAHA TY 250 : RESTAURATION

YAMAHA TY 250 DE 1974 : RESTAURATION 


Novembre 2014,
 je suis de passage dans le Perche et sur les conseils d'Olivier, j'en profite pour rendre visite à Maurice, un ancien qui propose à la vente une TY 250 en pièces.
En fait, il s'agit bien d'une TY de 1974, dont la partie cycle est presque complète mais le moteur est entièrement démonté ( depuis plus de 10 ans ) et stocké dans une caisse. Il avait été ouvert par un collègue à Momo pour y changer les roulements de vilo H/S mais le collègue a divorcé et quitté la région, laissant mon Momo incrédule devant un tas de pièces qu'il était incapable de remonter. Après 10 ans d'hésitation, il se décide à faire du vide dans son garage.
Bref, je lui achète son puzzle pas cher mais Momo veut vraiment vider son garage et me propose une autre trial : une BETA TR 34 de 1991 en l'état. Quelques palabres et salamalecs plus tard, l'affaire est conclue et je quitte le Perche avec deux trial dans le trafic ( cartes grises en règle en bonus ). 





Voila à quoi ressemblait l'origine.
Il s'agit du modèle 434, les premiers trial japonais importés en Europe, me semble t'il.
A l'époque, la réglementation était "souple", notez l'absence de clignotant, klaxon et rétroviseur.
Le modèle que vais restaurer a le N°000189, donc une des premières, mais curieusement, toute la partie cycle est de couleur noire d'origine même le haut moteur .





PARTIE CYCLE

Le matos est rentré, l'inventaire fait, je peux attaquer le démontage de la TY.
Quant à la Béta, après une révision rapide et un nettoyage soigné, mélange, filtre à air et bougie neufs, elle craque  au 4ème coup de kick. 
Dans un premier temps, sablage et décapage de toutes les pièces métal.




Reprise des soudures défectueuses, fabrication du support de béquille sur le cadre.
Je ferais la béquille à partir d'une ancienne cassée de KTM.


Vient ensuite la mise en apprêt de tout ça. 

Puis peinture noir époxy sur plus de 40 pièces.




Enfin, début du remontage de la partie cycle.
A noter, que d'origine, les ingénieurs japonais avaient équipé le bras oscillant de graisseurs et d'un réservoir d'huile intégré dans le bras gauche et d'un goute à goute réglable en débit pour graisser la chaine. Voir dans les repères rouges des photos.
 Impossible de voir ça de nos jours! 




LES ROUES

Aie ! Les rayons sont dans un sale état: rouillés et grippés.
Les deux jeux de rayons neufs chez Yam. coutent plus de 120 euros. Re aie!
Trois jours à macérer dans le WD40 et petit à petit, je fini par les extraire en en cassant que deux. Bon boulot.
Mais quoi faire ensuite?
Mon ami Fabrice me conseille de jeter un œil sur le site de Macadam 2 roues, spécialistes de la  réfection des motos anciennes.
Bingo!!!
Ils fabriquent tous les rayons possibles à un tarif vraiment top : 65 euros les deux jeux en acier nickelé (livraison comprise en deux jours).
De vrais pros passionnés. Je recommande.

Voici l'état des rayons!

 Et les nouveaux fournis par Macadam 2 roues.

Avant de me lancer dans le rayonnage, je prends le temps de décaper les moyeux et les peindre en noir, changer les roulements.
RAYONNAGE
 Pour ceux que ça intéresse, voici comment je procède.
Il s'agit de la roue arrière qui d'origine a un rayonnage type 2.
C'est à dire: que sur la longueur de chaque rayon, croisent 2 autres rayons.
Sur la roue avant, c'est un type 3: sur la longueur de chaque rayon, croisent 3 autres.
J'espère avoir été clair.


La jante a 36 trous, donc 4 séries de 9 rayons.
Je commence par les rayons intérieur au moyeu.
1ère série coté tambour.

2ème série coté couronne après avoir retourné la jante.
Je visse les têts de rayons que de 2-3 tours afin de laisser souple le montage.

3ème série, toujours coté couronne, mais en installant maintenant les rayons extérieurs au moyeu.



Enfin 4ème série en retournant la jante.

Les 36 rayons sont montés, il faut maintenant les "tendre" en veillant au faux-rond
 et au voile du tour de jante.
                               C'est un travail de patience qui demande pas mal de concentration.


Les 2 roues sont presque comme neuves, moins d'un millimètre de faux-rond ou de voile,
 ça me va. Après un peu de roulage, je resserrerais les rayons.

Je passe maintenant à la colonne de direction.
Les roulements à billes d'origine sont complètement explosés, je les remplace donc par des roulements coniques  et leurs cache-poussière "Allball" à 45 euros l'ensemble.


Je peux donc remonter la colonne et les tés de fourche.
Puis tout le train avant complet.

 

Passons au train arrière; le bras oscillant est prêt, la roue et son freinage aussi,
 je m'intéresse aux amortisseurs.
Dans un premier temps, vu leur état, je pensais les remplacer mais en y regardant de plus pré,
ce sont des Marzocchi démontables et reconditionnables.
Donc, je remplace les joints de tige et après un nettoyage très soigné plus mise en peinture,
 je les remonte avec de l'huile neuve.
Petite astuce:
Je remplace aussi tous les silentblocs par d'autres installés normalement sur les flippers et coutant  10 euros les quatre.   De plus, ils sont disponibles dans toutes les dimensions possibles.

Avant nettoyage ......... Après.


Au final, j'ai donc reconditionné les 2 amortisseurs pour moins de 60 euros ( huile comprise ).
Tant qu'on est sur l'arrière, voici la nouvelle béquille alu
 et les nouveaux repose-pieds acier de DTMX.

 




CARBURATION.

Le carbu Mikuni est resté des années avec les résidus de vieux mélange dans sa cuve.
Tout est à nettoyer méticuleusement en veillant à ne pas blessé les orifices des gicleurs.
C'est chose faite, je remplace les joints toriques et
 je peux le remonter en reprenant les réglages d'origine.

Un coup de peinture noire, un câble et une poignée de gaz neufs,
 il peut reprendre du service.


RESTAURATION MOTEUR

Aujourd'hui, je m'attaque au moteur.
J'en ai fais l'inventaire.
Résultat:
 un trou de 2cm au bas d'un demi-carter moteur,
là où vient se visser le doigt de verrouillage de sélection;
les roulements de vilo (fournis) et les deux roulements à billes de boite de vitesse à remplacer;
les 6 joints spy du bas moteur, séchés et craquelés à changer;
le haut-moteur ne présente pas de souci particulier, cylindre, piston, segments RAS
mais la tête de bielle à un peu de jeu sur son maneton de vilo,
pas sûr que les pièces soient encore disponibles chez Yam.

Pour l'instant, je décape tous les alus à l'acide chlorhydrique afin d'éliminer toute trace de gras.
Une fois de plus, je fais appel à mon pote Christophe, le soudeur fou, pour boucher le carter.
Il fais de son mieux, voyez le résultat repéré en rouge sur les photos suivantes.

Extérieur


Intérieur

Pour assurer l'étanchéité du carter, je "nappe" les soudures de résine époxy alu.

 


J'espère que ça suffira pour l'étanchéité.

Voici le demi-carter gauche mis à nu.
Et la, équipé des roulements neufs.

Après installation de tous les joints à lèvre, je peux "rentrer" la boite et la sélection.
mais un problème de taille se présente: il manque le pignon de 2ème sur l'arbre secondaire.
J'étais pourtant sûr d'avoir la boite complète lors de l'achat.
3 jours à tout retourner et pas de pignon en vue "Chiot"
Et chez Yam. c'est pas disponible "Re-choit".
Finalement, j'en trouve un sur un site canadien pour 65 dollars, mais 3 semaines pour traverser l'atlantique!
 Le chiot sera bientôt débouché.

Bonne nouvelle ce matin: le pignon vient d'arriver,
une semaine pour venir du Canada, c'est top!
Je peux donc remonter la boite, la sélection et le vilo.

Puis fermer les demis-carters moteurs et
installer la transmission primaire, le mécanisme de kick et de sélection et enfin l'embrayage. 




J'ai peints les carters latéraux avant de fermer le moteur. 
Il est prêt pour être lui aussi peint en noir.


Et enfin, le voici peint avec les ailettes polies.


La peinture moteur étant sèche, j'installe ce dernier dans le cadre
 et je raccorde l'admission, l'échappement et la chaine secondaire, sans problème particulier.




ELECTRICITE.
Je m'attaque ensuite au petit faisceau électrique (enfin, ce qui l'en reste).
J'y ajoute un coupe-circuit, un interrupteur d'éclairage, un régulateur de tension, un phare (de travail pour l'instant ) et un feu arrière.
Je vérifie si il y a de l'allumage: Ok j'ai de l'étincelle à la bougie.
Je démonte ensuite le rotor pour sortir le plateau d'allumage.


Je souhaite modifier la bobine d'éclairage pour passer en 12 volt.
Je l'ai déjà fait sur mon XT 500, ça marche très bien avec une lampe H4 dans le phare et un feu à led. Le tout, régulé par un régulateur 12v.
Voila comment je m'y prends:
Identifier la bobine d'éclairage ( la + grosse )
La démonter et dérouler complètement le fil de cuivre ( ici de 0.90mm diamètre )
 et mesurer sa longueur ( ici 11 mètres ).

Le but étant de le remplacer par un fil de cuivre légèrement plus gros ( 0.95mm )
et de le rallonger ( environ 15mètres ) en augmentant le nombre de tours autour de l'âme acier de la bobine.
 C'est un travail très délicat car il faut s'appliquer à "serrer" les tours de fil les uns contre les autres pour gagner en nombre de tours sans trop augmenter le diamètre de la bobine car elle doit reprendre sa place sur le plateau d'allumage, dans un espace plutôt réduit.

Le diamètre du fil donne l'intensité qui peut y passer donc je l'augmente de 0.2mm
afin d'avoir un peu plus de watts disponibles à l'éclairage.
La longueur du fil enroulé ( et donc le nombre de tours ) donne le voltage qui peut sortir de la bobine en fonction du régime moteur, donc j'augmente le nombre de tours de fil afin d'avoir un peu plus de volts ( dès les bas régime car le moteur du TY ne tourne pas vite ) que je régule à 12 volts par ce type de régulateur à 20 euros.

  

 Voici donc la construction du nouveau bobinage .



Après 7 allers retours sur la largeur, soit 266 tours au lieu de 180 d'origine,
ça donne  une bobine plus "conséquente" .
Pour finir, je colle le bobinage avec du vernis polyuréthane catalysé.



La nouvelle bobine est installée et raccordée au faisceau électrique.
Avant de remonter le plateau dans le carter,
 je revoie les toutes connectiques et je fixe les bobines par des vis BTR.



J'installe le petit faisceau électrique et le raccorde à ce phare de travail récupéré et peint en noir. A propos de peinture, je m'attaque à l'habillage de la moto : réservoir, support de selle, cache latéral, grille d'échappement et garde-boue.


 PEINTURE.

  


Voici le réservoir en cours de préparation..  
J'ai reçu les produits Restom destinés à traiter l'intérieur du réservoir.


Avant d'utiliser ces produits, je "casse" le plus gros de la rouille en secouant le réservoir avec des cailloux à l'intérieur.
Voila ce qu'il en sort. Il fallait vraiment s'en occuper.





Il me reste à coller les emblèmes Yamaha et à vernir.

Le support de selle prêt pour la peinture jaune.



REDEMARRAGE.

Après séchage de la peinture, il est temps de sortir la TY de l'atelier pour lui donner ses premiers coups de kick depuis au moins 12 ans d'inactivité.
Pour elle aussi, c'est le printemps et une renaissance.
Je raccorde le petit réservoir d'atelier, un litre de mélange, starter et le moteur craque au 7ème coup de kick. A propos du kick, je m'aperçois qu'il ne remonte pas correctement :  je n'ai pas assez tendu le ressort de rappel. A contrôler.
1ère, 2ème,...,...,..., la sélection fonctionne bien quoiqu'un peu "raide".
Le bruit est tout à fait raisonnable ( je m'attendais à plus ).
L'éclairage est OK. Par contre, je suis surpris par le peu de mordant des freins à tambour.
Quant au moteur, il "vibre" normalement pour un 2 temps, prend les tours mais avec inertie, reste à vérifier la carburation lors d'un essai dynamique.



 


J'ai verni le réservoir après avoir collé les sigles Yamaha.
Une fois sec, je peux enfin l'installer sur la moto.
Voici les photos de la belle, prête pour une seconde vie.








 A TRÈS BIENTÔT.




2 commentaires:

  1. Une merveille bravo, vice les passionnés 😀😀

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  2. bonjour belle réalisations je fait de meme et je recherche le code de couleur, pour le réservoir le jaune , le blanc nacre et le gris de cadre merci de vos réponse

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